Restructuration ST – La CGT ne signe pas l’avenant 1 à l’accord de méthode du 4 mars 2025
Le courrier de la CGT adressé à la direction de ST…
Bonjour,
La CGT ne sera pas signataire de l’avenant à l’Accord de Méthode du 4 mars 2025.
La CGT refuse de signer cet avenant pour plusieurs raisons majeures qui confirment, s’il en était encore besoin, que la direction de STMicroelectronics poursuit un simulacre de dialogue social, sans fournir les conditions minimales d’une information-consultation, du CSEC, sincère et éclairée.
1. Un projet toujours aussi opaque, quatre mois après son annonce
Depuis l’annonce du projet de restructuration, le 30 janvier 2025 par Jean-Marc Chéry, lors de la communication des résultats financiers de 2024, aucune information précise et complète ne nous a été transmise permettant d’appréhender la globalité du projet (volet 1 et volet 2). En l’absence de ces données, il est matériellement impossible pour le CSEC de rendre un avis éclairé.
2. Aucune cartographie des emplois actuels, ni ciblés
Nous n’avons à ce jour reçu aucune présentation de la cartographie des métiers/emplois existants, encore moins celle visée à l’issue du projet. Cette absence volontaire d’information empêche d’évaluer objectivement l’ampleur de la restructuration et le volume réel de suppressions d’emplois envisagées.
3. Des dates de consultation arbitraires et contestées
Sur le pilier 1 (OPEX), l’avenant retient une date de début d’information au 11 février 2025. Or, aucun périmètre clair (sites, métiers, organisations, effectifs concernés) ne nous a été communiqué. La CGT conteste donc cette date comme point de départ de l’information-consultation.
Sur le pilier 2 (Manufacturing), censé avoir débuté le 29 avril 2025, là encore les éléments fondamentaux font défaut.
À ce jour, la direction n’a apporté aucune précision sur la répartition des 1000 suppressions de postes et des 2500 mobilités internes entre les deux piliers du projet. Il est donc impossible d’évaluer l’ampleur des mouvements envisagés au sein de chacun des volets.
4. Des délais réduits imposés unilatéralement par la direction
La direction impose une réduction drastique des délais d’information-consultation et de l’accompagnement par expertise, ce qui constitue une entrave manifeste au droit d’expression des représentants du personnel.
5. Aucun engagement ferme sur la transmission de documents
L’avenant ne prévoit aucun mécanisme contraignant de remise des documents nécessaires à l’expertise et à la délibération du CSEC. Pire, la direction reconnaît disposer d’éléments chiffrés qu’elle se refuse à transmettre, arguant d’une incertitude des marchés à court et moyen terme. Autrement dit, elle conditionne les conséquences industrielles et sociales de son projet à des projections économiques fluctuantes.
6. Des engagements déjà non tenus dans le passé
Dans l’accord initial, du 04 mars 2025, la direction s’était engagée à anticiper la transmission des documents pour permettre aux Organisations Syndicales de travailler sérieusement les sujets. Non seulement elle ne s’y est jamais conformée, mais elle a également mis en échec l’accompagnement de l’expert prévu dans le cadre des négociations sur la GEPP, ne fournissant aucun élément utile à sa mission. Ce comportement a placé les experts, comme les Organisations Syndicales, dans une impasse.
7. Des consultations locales encadrées et restreintes
L’avenant impose des contraintes inacceptables aux CSE locaux, tant sur les délais que sur le périmètre des consultations, limité arbitrairement aux seuls établissements de Crolles, Rousset et Tours. Rien ne justifie l’exclusion des autres établissements alors que le projet (annoncé au niveau monde) et ses effets vont se déployer à l’échelle nationale et qu’aucun établissement ne sera pas concerné.
En résumé, la CGT considère que cet avenant entérine un processus de restructuration sans transparence, sans garanties et sans respect des droits des représentants du personnel, ni des salarié-es. Il ne peut en aucun cas être signé en l’état.
Cordialement,
La CGT