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Restructuration ST – Avis CGT au CSE de Crolles du 18 juillet 2025

AVIS DÉFAVORABLE

Recueil d’avis sur le volet 2 du projet d’entreprise annoncé le 30 janvier 2025

  1. Des annonces en totale contradiction avec le dialogue social

Il est totalement inadmissible que des annonces aient été faites publiquement sur un projet d’une
telle ampleur avant même d’en avoir informé les représentants du personnel. Ce mépris du dialogue
social est d’autant plus choquant qu’il aura fallu insister à de multiples reprises pour que les
instances soient enfin tenues au courant conformément aux obligations légales.

Cette méthode brutale a plongé les élus comme les salariés dans une période de flou et de
questionnements, toujours d’actualité.

  1. Un mépris manifeste des instances représentatives

Depuis le début, les conditions de consultation du CSE sont marquées par :

▪ des délai non respectés,

▪ des documents transmis au compte-goutte, voire après les réunions, ou voire pas du tout,

▪ une information donnée aux managers avant les élus,

▪ le télescopage de réunions en national et en local ou au niveau européen et en local,
empêchant certains élus d’assurer pleinement leurs missions

Ce fonctionnement traduit un profond manque de considération envers les représentants du
personnel, réduits à courir après des éléments essentiels pour pouvoir jouer pleinement leur rôle.

  1. Une stratégie opaque et des actions conditionnées à des hypothèses risquées

ST a annoncé l’arrêt de la ligne de production Cr200 au nom de la compétitivité, sans jamais avoir
justifié économiquement, c’est-à-dire avec des chiffres à l’appui, ce choix.

D’un point de vue industriel, il n’y a pas non plus de justification plausible d’arrêter une ligne de
production et des produits pourtant rentables.

À ce jour, la seule chose qui semble limpide dans cette stratégie, c’est la volonté de réduire
drastiquement les effectifs pour augmenter les marges financières de l’entreprise. Tout le reste est
flou.

Il a fallu près de 6 mois pour obtenir un début d’ébauche sur la future activité de test EWS.
L’activité de packaging PLP reste une boîte noire : en dehors de son existence, rien de concret
n’est présenté.

La cartographie des métiers actuels n’a été communiquée qu’à partir du 26 mai 2025. Elle est
incohérente d’une organisation à l’autre, et la communication aux salariés est défaillante. La
preuve ? Les réponses à notre enquête sur les RPSO révèlent que nombre de salariés ignorent
s’ils occupent un métier en transition. En effet, sur 133 réponses des salariés de Crolles, 15
s’identifient comme appartenant à un métier en croissance, 6 en métier stable, 44 en transition
mais 68 salariés ne savent pas comment est classé leur métier.

Par ailleurs, hormis pour l’EWS, nous n’avons aucune cartographie des métiers cibles à horizon
2027, pour tous les salariés de Cr200 pour lesquels leur activité va être supprimée.

Quant aux rares plans d’action évoqués, ils sont intégralement suspendus à la montée en
puissance de Cr300, alors même que cette usine est actuellement en difficulté et qu’aucune
analyse sur les causes des difficultés et ni aucun plan stratégique « de retour à la performance »
de l’usine ne nous ont été communiqués.

Miser toute une réorganisation sur un pari aussi risqué relève de l’irresponsabilité.

  1. Le sort des salariés de Cr200

Selon le rapport de l’expert présenté en CSE le 10 juillet, ce sont 1250 salariés qui vont avoir leur
emploi supprimé, sans qu’aucune garantie d’emploi ne leur ait été assurée. Pour rappel, c’est la
raison fondamentale pour laquelle la CGT n’est pas signataire de l’accord GEPP.

Les salariés de Cr200 sont supposés continuer à travailler « comme si de rien n’était », alors même
que leurs postes sont voués à disparaître, dans un contexte de réduction continue des effectifs et
d’avenir incertain.

La direction mise tout sur :
▪ les départs volontaires,
▪ les retraites,
▪ et des mutations internes… dont les postes proposés semblent insuffisants, puisqu’en effet
le seul chiffre que nous ayons obtenu de la direction pour le nombre d’emplois ciblés, c’est
pour l’EWS avec un maximum de 200 emplois à horizon 2027. Pour le reste, packaging
PLP, Cr300 ou autres possibilités non communiquées, c’est l’inconnu en vérité !

Et ceux qui ne veulent pas Cr300 ? Ils doivent attendre d’hypothétiques ouvertures de poste, dans
un flou total. Avec peu de propositions sur les niveaux 3 et plus.

L’EWS ? Il est réservé d’abord aux équipes de semaine. Les équipes décalées ? Encore une fois
oubliées… Pas de dates certaines sur l’implication des équipes décalées qui reste conditionné à la
montée en charge de Cr300.

Pendant ce temps, les réunions d’équipes s’enchaînent. Les managers n’ont pas anticipé la
situation en organisant des entretiens individuels, et désormais, toute question doit passer par
LHH, le prestataire externe « services après-vente » de l’accord GEPP, négocié pour
accompagner casse industrielle et casse sociale.

Autant dire que le doute, l’incompréhension et le stress s’installent à grande vitesse dans les
ateliers.

  1. RPSO : un malaise grandissant, une direction sourde

Face à cette situation alarmante, nous avons demandé une réunion extraordinaire dédiée aux
risques psycho-sociaux. Mais la direction considère que tout est mis en place, les outils proposés
suffisants et renvoie le traitement de ce sujet o combien important à plus tard…

Et pourtant, notre enquête anonyme sur les RPSO montre des situations préoccupantes : fatigue
chronique, troubles du sommeil, détresse psychologique… La CGT a d’ailleurs alerté la direction
sur les réponses préoccupantes, mais à ce jour, nous n’avons reçu aucun retour de sa part. La
direction ne semble pas attacher beaucoup d’importance à la santé des salariés, car ce ne sont
pas quelques heures d’EUTELMED sur un shift qui suffiront à contenir la détresse d’un collectif
sacrifié sur l’autel de la rentabilité.

Dans le cadre de cette restructuration précipitée, mal préparée et mal accompagnée, les élus CGT

exigent des mesures immédiates :
▪ un véritable accompagnement social, à la hauteur des enjeux,
▪ une transparence complète sur les projets et les postes,
▪ et une négociation loyale sur les conditions de travail et l’avenir de l’emploi.

Face à tant d’opacité, de désinvolture et de mépris, de risques pour l’avenir de l’entreprise et de
risques pour la santé des salariés, la CGT rend un avis extrêmement défavorable à ce projet de
restructuration et vous demande de l’abandonner.