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Accord Egalité Professionnelle entre les Femmes et les Hommes 2023-2026 : la CGT ne signe pas

Un nouvel accord égalité professionnelle entre les femmes et les hommes 2023-2026 a été signé par la CFDT et la CFE-CGC, mais pas par la CGT…

Après une “négociation” au pas de course et dans l’urgence et malgré deux années sans accord égalité professionnelle, faute de signatures majoritaires, le texte proposé à la signature par la direction reprend les grandes lignes de l’accord précédent (qui n’avait pas été signé par la CFDT et la CGT) et les plans unilatéraux de la Direction.

Ce nouvel accord ressemble aux plats où l’on essaie de faire passer les restes de la veille, en ajoutant un peu de persil et 3 feuilles de salade.

Parmi le persil et la salade, on trouve quelques petites nouveautés, comme, en vrac, une prise en compte plus spécifique de la communication destinée aux personnes postées, un programme de reconversion des femmes vers la maintenance, des distributeurs de protections hygiéniques dans les toilettes à proximité des salles blanches, la suppression de la condition d’ancienneté pour la prise en charge de congé paternité… 

Pour le reste, le menu reste le même : on retrouve la volonté de faire des efforts ciblés, comme les femmes ayant des JG supérieurs à 15 ou les techniciennes de maintenance. Aucunes mesures ne concernent les opératrices… On retrouve aussi le profil référent, bien pratique pour masquer les inégalités et le retour d’OPASI qui devra être redéfini au préalable. On compte sur le savoir-faire statistique de la direction pour en faire un outil pas trop efficace !

Deux nouveaux ingrédients nous paraissent plus inquiétants : la volonté de refonte du rapport de situation comparée entre les femmes et les hommes, mais surtout la volonté affichée par la direction de placer les managers au cœur de la prévention contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes. Ce point est pour nous inacceptable : il peut justifier à lui seul la non-signature de l’accord.

Il suffit de réfléchir deux minutes sur ce que sont le harcèlement sexuel et les agissements sexistes, sur le lien qu’il y a entre eux et la domination, le pouvoir, la hiérarchie… pour ce dire que cette idée est complétement inadaptée : au mieux elle sera inefficace, au pire, elle sera dangereuse pour toutes les personnes qui subissent ce harcèlement sexuel ou ces agissements sexistes de personnes qui sont dans leur hiérarchie.

Bref, ce texte oublie, comme tous les précédents, de prendre le mal à la racine en faisant une vraie analyse de fond sur les inégalités entre les femmes et les hommes, inégalités de salaires, mais surtout de carrières et de valorisation des métiers où les femmes sont majoritaires, comme les fonctions supports.

Depuis plusieurs années, nous faisons les mêmes constats sans une volonté réelle de la Direction de résoudre véritablement les problèmes. 

Par exemple, la Direction de ST France, dans son communiqué du 6 février, indique « favoriser la parentalité ». Or, dès lors que les enfants ont plus de trois ans, elle refuse quasi systématiquement d’accorder un temps partiel au personnel posté ou bien elle l’accepte seulement pour une période de trois à six mois…

Et sur les salaires, les femmes chez ST sont moins payées que les hommes. C’est un fait se basant sur le rapport de situation comparée et le bilan social publiés chaque année. Or, ce n’est pas le budget misérable qui est alloué (ou pas !) sur l’égalité professionnelle qui risque de modifier la situation.

Concernant spécifiquement le site de Crolles :

  • Pour les I&C : l’écart de salaire stagne à plus de 400€ par mois. Ce chiffre calculé sur le salaire moyen ne tient pas compte de l’ensemble des éléments de rémunération (primes diverses, part variable…). Le bilan social montre comme l’année dernière une très légère amélioration puisque l’écart de rémunération passe de 765€ à 738€ en moyenne par mois. Mais cet écart reste tout simplement inacceptable.
  • Pour les OATAM : l’égalité salariale entre hommes et femmes est à mettre en regard avec leurs anciennetés respectives. Un écart de plus d’un an et demi d’ancienneté pour les femmes supposerait en moyenne plus de 3% de rémunération, ce qui n’est pas le cas. Par ailleurs, le bilan social vient confirmer la discrimination salariale envers les femmes (-158€ pour les administratives et opératrices et -185€ pour les techniciennes).

Conclusion, la CGT n’a pas signé ce nouvel accord , car au delà des beaux discours de la Direction de ST et des communications bien enrobées, la réalité pour les femmes n’est pas si rose !

Lire l’accord égalité professionnelle entre les femmes et les hommes 2023-2026 du 21 décembre 2022 Ici.

Lire l’avis 2022 de la CGT sur le rapport de situation comparée femmes / hommes ST Crolles 2021 Ici.